Patrimoine
Deux Rivières et ses monuments
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On recense sur la commune plusieurs édifices remarquables, dont certains bénéficient d’une protection au titre des Monuments Historiques.
Les portes
Les lavoirs
Les édifices religieux
Les vestiges
Les poteries
Le mûrier blanc
Les portes de Cravant
Vestiges des anciennes fortifications de Cravant, elles sont au nombre de trois :
- la Porte de la Poterne, appelée aussi Porte d’Amont, qui donnait l’accès au port, aux jardins maraîchers du long de l’Yonne ainsi qu’aux champs.
- la Porte d’Arbaud qui possédait une tour en 1492, et qui a été rénovée au XVIIIe siècle. Elle permettait d’accéder aux champs de chanvre, aux vignes de Monteloup, au hameau céréalier de Cheuilly à 4 km ainsi qu’à la source miraculeuse de Notre Dame d’Arbaud qui avait, dit-on, le pouvoir de ressusciter les enfants mort-nés le temps qu’ils soient baptisés.
- la Porte d’Orléans, ou Porte d’en bas, principale entrée au 14e siècle. Elle donnait accès aux principales routes, aux prés communaux des alentours et menait au pont de l’Yonne. Elle a été reconstruite au 18e siècle.
Les édifices religieux
La construction de l’église Saint-Nizier d’Accolay s’étend du XIIe au XVIIIe siècles, avec des reprises architecturales importantes au XIVe siècle. L’édifice se compose d’une longue nef unique couverte d’une voûte lambrissée en berceau prolongée par un chœur et un sanctuaire romans constitués d’une travée droite voûtée en berceau brisé et d’une abside en cul-de-four. Le clocher est accolé au sud de la travée droite, une chapelle voûtée d’arêtes au XIVe siècle en occupe la base. Le chœur est séparé de la nef par un retable monumental en pierre du dernier quart du XVIIe siècle. Trois statues et un tableau du XVIIe siècle sont classés au titre des objets mobiliers des Monuments historiques.
L’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Cravant possède une architecture unique en Bourgogne. Ses dimensions impressionnantes rappellent que Cravant a été une cité de plus de 3 000 habitants. L’église appartenait aux évêques d’Auxerre qui y venaient régulièrement et avaient tout fait pour qu’elle soit belle et imposante. L’intérieur de l’église, avec sa nef, son chœur Renaissance, ses chapelles, ses clefs de voûte et ses plafonds en voûte, témoigne de son prestigieux passé.
Elle a été construite au IXe siècle, agrandie XIIe siècle puis reconstruite à la fin du XVIe siècle. Plusieurs actions importantes de restauration ont été entreprises par la commune aux cours de deux dernières décennies, dont la dernière celle de restauration de la couverture et des entablements du clocher (2013-2014). L’édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1906.
Située dans le hameau de Cheuilly, la chapelle Saint Désiré date de la fin du XVe siècle, début du XVIe siècle. Elle a été remaniée au XIXe siècle puis restaurée au XXe siècle (toiture en 1998). Cette chapelle est la dernière
chapelle encore visible sur le territoire de Cravant qui, autrefois, en comptait trois autres (Saint Antoine, Saint Nicolas, Notre-Dame-d’Arbaut).
Les vestiges des anciennes fortifications de Cravant
Le Beffroi de Cravant, aussi connu sous le nom de « Tour du Guet » ou « Tour de l’Horloge » est l’un des vestiges des anciennes fortifications du village. Cette tourelle semi-circulaire était à l’origine enclavée dans le mur, ce qui explique sa forme plate à l’arrière. Un escalier en pierre de 34 marches aboutit à une porte ogivale qui menait à une galerie. Un escalier, puis des échelles en bois, amènent à l’étage de l’horloge. Une toiture recouverte d’ardoises, restauré au début des années 2010, coiffe la tour ; une lanterne hexagonale ajourée contient les trois cloches protégées par une toiture arrondie. La hauteur du Beffroi est de 22 mètres. Ce monument est inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 27 décembre 1926.
Le Donjon, édifié de 1280 à 1308, était une pièce maitresse des anciennes fortifications du village, puis prison pour les seigneurs jugés par le tribunal de l’évêché d’Auxerre. On peut y observer des gravures laissées par les prisonniers. Les fondations s’enfoncent jusqu’à 17 mètres. Les “oubliettes” ont été transformées en latrines. La salle gothique du premier étage abritait une immense cheminée, aujourd’hui disparue. Ce fut le logis du geôlier puis du sergent avant de devenir le lieu où se tenaient les séances municipales après la révolution. La prison, située au second niveau, deviendra, ensuite, chambre pour les chanoines de passage. Ce donjon, flanqué d’une tourelle octogonale, aura un rôle défensif pendant la Guerre de Cent Ans et pendant les Guerres de Religion. Un souterrain menait à l’église, un autre dans les champs. Ce bâtiment a été classé au titre des monuments historiques en 1991.
Les Poteries d'Accolay
Le village d’Accolay doit sa notoriété à ses célèbres poteries d’Accolay et à son centre de production créé dans le village par quatre anciens élèves d’Alexandre Kostanda.
Actifs de 1945 à 1989, leur poterie se singularise par une grande inventivité
technique et une production extrêmement abondante. La communauté des potiers exploita la proximité de la nationale 6 en investissant les stations services pour en faire des lieux d’expositions permanents sur le circuit de migration des touristes parisiens. Leurs bâtiments d’exposition, inspirés des constructions du circuit des 24 h du Mans, devinrent l’étape obligée des vacanciers en transit.
Cette forme de commercialisation perdura à l’entrée de Vermenton jusqu’à la fermeture des fabriques en 1983.
Une poterie monumentale, placée juste avant l’entrée du village, rappelle cette page de l’histoire d’Accolay.
Le mûrier blanc d'Accolay
Le mûrier blanc d’Accolay a été cité dans le livre Les Arbres remarquables de Bourgogne, d’Alain Desbrosses, éd. de L’escargot savant, 2013.
Le mûrier blanc est une espèce originaire de Chine. Cet arbre y a été largement planté et cultivé depuis plus de 4000 ans comme source du gavage du ver à soie, la chenille du papillon Bombyx mori (le bombyx du mûrier), qu’on élève pour la production de la soie.
Le mûrier blanc et la sériciculture ont été introduits en Europe au cours du Moyen Âge, à partir du Proche-Orient par l’intermédiaire de la fameuse “Route de la soie”. Le mûrier a ensuite été largement diffusé dans toutes les régions subtropicales et tempérées du monde.
Cette activité s’est surtout étendue au début du XVIIe siècle, sous le règne d’Henri IV, grâce à Olivier de Serres.
Le mûrier blanc situé au lieu-dit le Poirier Rond, au carrefour des sentiers en bordure du GR 13 à Accolay est l’un des mûriers les plus septentrionaux connus en Bourgogne. Multi centenaire, il s’épanouit au milieu des côteaux viticoles de l’Auxerrois, il est cité parmi les Arbres remarquables de Bourgogne.